Question d’actualité d’Olivier Jardé du 2 juin 2010 sur la lutte contre le tabagisme


M. le président. La parole est à M. Olivier Jardé, pour le groupe Nouveau Centre.

M. Olivier Jardé. Madame la ministre de la santé, j’associe à ma question François Sauvadet et Jean-Luc Préel.

Si la protection des Français contre le tabagisme s’est améliorée, si le décret interdisant de fumer dans les lieux publics est efficace, actuellement, un Français meurt des conséquences du tabac toutes les neuf minutes, soit 60 000 personnes par an. En outre, on constate une augmentation majeure du nombre des femmes concernées. Ainsi, en quinze ans, alors que le nombre des fumeurs a été divisé par deux, celui des fumeuses a été multiplié par quatre ! Ce phénomène a des conséquences sanitaires : le nombre des cancers du sein a augmenté de 50 % et celui des fausses couches a doublé.

La baisse de la consommation du tabac n’est plus au rendez-vous en France. Néanmoins, il existe des solutions, qu’il s’agisse de la commercialisation de paquets de tabac dits standard, c’est-à-dire sans logo ni couleurs, de la lutte contre l’achat du tabac sur internet ou de l’interdiction de sa vente aux mineurs. Quant à l’augmentation des taxes, elle pose problème. Certes, plus on augmente le prix du tabac, moins sa consommation sera importante. Mais il existe un marché parallèle important, puisque l’on estime que 25 % du tabac fumé en France n’est pas acheté chez les buralistes. Une législation européenne serait donc nécessaire pour que l’augmentation du prix du tabac entraîne effectivement une baisse de sa consommation.

Madame la ministre, que peut-on faire, en 2010, pour que la consommation du tabac, qui est l’origine d’une mortalité prévisible et évitable, baisse à nouveau ? (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.)

M. le président. La parole est à Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports.

M. Patrick Roy. Et des franchises médicales !

Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports. Monsieur le député, vous êtes un défenseur infatigable de la santé publique et vous avez raison de rappeler que, chaque année, 60 000 morts liées au tabagisme sont évitables dans notre pays, sans compter les maladies cardiovasculaires et les maladies pulmonaires chroniques qu’il provoque.

Nous observons en effet un épuisement de nos campagnes d’information et de mobilisation. C’est la raison pour laquelle il nous faut amplifier la lutte contre le tabagisme actif et passif. Ainsi, nous avons pris cinq mesures dans le cadre de la loi du 21 juillet 2009, dite Hôpital, patients, santé, territoires. J’insiste sur l’une d’entre elles : l’interdiction totale de la vente de tabac aux mineurs. Le décret d’application définissant les sanctions a paru le 25 mai dernier ; cette mesure va donc devenir applicable.

Quant au plan cancer, présenté à la fin de l’année dernière par le Président de la République, il comporte neuf mesures spécifiquement destinées à la lutte contre le tabagisme. L’une d’entre elles concerne l’apposition obligatoire d’images choc sur les paquets de cigarettes. Elle sera applicable au bout d’un an ; nous avons publié, le 20 avril dernier, le décret nécessaire.

Enfin, ainsi que vous l’avez souligné, le tabagisme augmente chez les femmes. J’ai donc demandé à l’Institut national de la prévention de mener une campagne ciblée qui s’adresse aux femmes. Une telle campagne est en effet indispensable, puisque le cancer du poumon augmente chez les femmes, alors qu’il a régressé chez les hommes. Bravo, messieurs, mais les femmes ne doivent pas adopter vos mauvaises habitudes ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Communiqué de presse – nomination d’Olivier Jardé à l’Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes – 2.06.10

Par décret, paru dans le Journal Officiel du 2 juin 2010, Olivier Jardé, député Nouveau Centre de la Somme, Secrétaire de la délégation de l’Assemblée nationale aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, a été nommé membre de l’observatoire de la parité entre les femmes et les hommes.

Les 33 membres de cet observatoire ont pour mission de :
– centraliser, faire produire et diffuser, au besoin par des programmes d’actions spécifiques, les données, analyses, études et recherches sur la situation des femmes aux niveaux national et international
– évaluer la persistance des inégalités entre les sexes et identifier les obstacles à la parité, notamment dans les domaines politique, économique et social
– émettre des avis sur les projets de textes législatifs et réglementaires dont il est saisi par le Premier ministre
– faire toutes recommandations et propositions de réformes au Premier ministre afin de prévenir et de résorber les inégalités entre les sexes et promouvoir l’accès à la parité.

Pour Olivier Jardé « L’urgence de la réforme des retraites, celle de la réforme territoriale et de la lutte contre les inégalités salariales rend l’action de l’Observatoire de la parité plus que jamais nécessaire ».