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Article de La Croix du 13.03.12 :Des députés plaident pour des vaccins sans aluminium
Des députés plaident pour des vaccins sans aluminium
Le groupe parlementaire d’étude sur la vaccination a recommandé mardi 13 mars la mise en place d’un moratoire sur l’utilisation de l’aluminum dans les vaccins.
Certains chercheurs estiment que l’aluminium pourrait être responsable d’une pathologie neuromusculaire identifiée en 1998.
Pour les autorités sanitaires, en revanche, les risques liés au vaccin ne sont pas établis.
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L’aluminium contenu dans les vaccins présente-t-il un risque pour la santé ? Cette question suscite depuis plusieurs années un vif débat, notamment sur Internet.
Pour certains experts, cette controverse explique sans doute en partie la défiance « anti-vaccination » qui semble se propager dans certaines catégories de la population.
Ce débat est relancé avec les conclusions, rendues publiques mardi 13 mars à l’Assemblée nationale, du groupe d’étude sur la vaccination. Présidé par le député (Nouveau Centre) de la Somme Olivier Jardé, ce groupe réclame un moratoire sur l’utilisation de l’aluminium dans les vaccins.
« Au nom du principe de précaution, cette mesure nous semblerait raisonnable dans l’attente de nouvelles données scientifiques, en particulier chez les enfants en bas âge », précise Olivier Jardé. Ces députés estiment aussi que, sur chaque boîte de vaccins, la présence d’aluminium devrait être « clairement indiquée » aux médecins comme aux patients.
Des sels d’aluminium comme adjuvants
C’est en 1926 que les fabricants de vaccins ont commencé à utiliser des sels d’aluminium comme adjuvants, afin de stimuler le pouvoir immunogène de la vaccination et d’assurer une protection suffisante du receveur.
« Aujourd’hui, ces adjuvants continuent à être utilisés dans de nombreux vaccins. Sans eux, la réponse immunitaire serait insuffisante car les vaccins actuels sont très purifiés », explique le professeur Christian Perronne, responsable de la section des maladies transmissibles du Haut Conseil de la santé publique.
Les interrogations autour de ces adjuvants ont été renforcées en 1998 quand des scientifiques français ont décrit une nouvelle pathologie : la myofasciite à macrophages (MFM).
« Les patients souffrent d’une importante fatigue chronique, de douleurs très invalidantes et de troubles de la mémoire et du sommeil », indique le professeur Romain Gherardi, responsable du Centre de référence des maladies neuromusculaires du CHU Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne).
Un risque « faible mais réel »
Chez ces patients, ce médecin a observé une rétention, au niveau de cellules immunitaires, d’hydroxyde d’aluminium utilisé comme adjuvant vaccinal. « Jusque-là, personne ne s’était demandé ce que devenaient les particules d’aluminium une fois injectées dans l’organisme, indique-t-il. Nous avons alors fait des travaux sur des souris qui ont montré qu’une partie de ces particules migrait vers le cerveau et s’y accumulait longtemps après l’injection musculaire. »
Pour le professeur Gherardi, ce risque lié à l’aluminium « est faible mais réel ». « Chez l’immense majorité des gens, ces adjuvants ne posent pas de souci. Mais il est possible que certaines personnes présentent une susceptibilité génétique particulière qui les expose à des réactions problématiques. »
« La crainte des vaccins a remplacé la peur des maladies »
Les travaux de ce médecin sont suivis avec attention par les autorités sanitaires. « À ce jour, nous ne disposons pas de données tangibles établissant un lien de causalité entre ce syndrome clinique et la vaccination », indique-t-on à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).
« Des millions d’êtres humains dans le monde ont été vaccinés avec des adjuvants à base d’aluminium sans qu’on voie apparaître de signaux particuliers. Et il n’y a qu’en France qu’on parle de la MFM », ajoute le professeur Perronne.
En 2010, l’Académie de médecine était sur la même position. « Les oppositions vaccinales ont un développement préoccupant dans tous les pays occidentaux (…). La crainte des effets adverses des vaccins a remplacé la peur des maladies », dénonçait encore la semaine dernière, à l’Académie, le professeur Pierre Bégué.
Le professeur Gherardi plaide, lui, comme les députés, pour la mise au point d’autres adjuvants rapidement biodégradables dans l’organisme. « Je ne crois pas à la toxicité de l’aluminium mais ce serait sans doute la solution pour en finir avec les suspicions », soupire le professeur Perronne.
Rendre obligatoire le ROR
Pour le Groupe d’études, il conviendrait aussi de rendre obligatoire le vaccin ROR, qui protège contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. Depuis 2008, l’utilisation insuffisante de ce vaccin (recommandé avant l’âge de 12 mois pour la première dose) a entraîné un retour en force de la rougeole en France.
Selon un bilan établi en septembre par l’Institut de veille sanitaire, la maladie a entraîné depuis trois ans près de 4 000 hospitalisations et dix décès en France. Les députés préconisent aussi de « continuer l’évaluation » du rapport bénéfice-risque du vaccin contre le cancer du col de l’utérus « avant de confirmer sa recommandation par les autorités publiques ».
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PIERRE BIENVAULT
Article de 20 minutes du 13.03.12 : Vaccins: Vers le retrait des adjuvants contenant de l’aluminium?
LES FAITS – Le groupe d’études sur les vaccinations de l’Assemblée nationale a remis mardi ses onze recommandations. Le principe de précaution a désormais sa place dans les débats sur la vaccination. A ce titre, l’aluminium pourrait être retiré des vaccins…
Face à une défiance croissante à l’égard des vaccins et au retour de maladies infectieuses que l’on croyait disparues, le groupe d’études sur les vaccinations de l’assemblée nationale, présidé par le député Nouveau Centre Olivier Jardé, a été créé. Après une année d’auditions, ses onze recommandations ont été rendues publiques mardi.
>> Pour lire les recomandations du groupe d’études, cliquez ici
Les parlementaires souhaitent engager une réflexion sur les vaccins à rendre obligatoires, comme le ROR (rougeole, oreillons, rubéole) ou la coqueluche. Et, fait nouveau en matière de vaccination, le principe de précaution a été longuement abordé.
Eviter les conséquences sur la santé
Deux points retiennent l’attention: la mise en place «d’un moratoire sur les adjuvants aluminiques», dont la date sera connue ultérieurement et «la recherche de nouveaux adjuvants qui pourraient, à terme, remplacer l’alumine». En effet, «au vu des résultats d’un certain nombre d’études réalisées sur la migration de l’aluminium, il semble qu’un moratoire sur l’alumine, (…) soit nécessaire en attendant de recueillir davantage de données scientifiques sur ses conséquences éventuelles, en particulier dans les cas de vaccinations d’enfants en bas âge et de vaccinations répétées», a expliqué Olivier Jardé.
«Si l’on souhaite qu’un adjuvant ne soit pas neuromigrant, il faut garantir son élimination rapide et intégrale de l’organisme après injection», précise le professeur Gherardi, spécialiste des maladies neuromusculaires et de la myofasciite à macrophages, lésion induite par l’aluminium vaccinal et démontrant sa persistance à long terme dans les cellules de l’immunité.
Moratoire ou interdiction
«Je partage l’avis de la commission sur le retrait souhaitable de ces adjuvants à base d’aluminium, ajoute-t-il. Un pas énorme vient d’être franchi, qui place la France au premier rang de la pharmacovigilance en matière de vaccin.» En France, on estime à un millier le nombre de malades atteints de myofasciite à macrophages, pathologie invalidante, caractérisée par une fatigue chronique, des douleurs musculaires et articulaires intenses et l’apparition de troubles cognitifs.
Le député socialiste Gérard Bapt, propose quant à lui que «pour chaque vaccin obligatoire, une version sans aluminium soit disponible». La députée écologiste Anny Poursinoff serait «plutôt favorable à une interdiction qu’à un moratoire.»
Virginie Belle
AFP : Aluminium, cancer du col: le groupe d’études sur la vaccination entre dans le débat
Aluminium, cancer du col: le groupe d’études sur la vaccination entre dans le débat
PARIS – Moratoire sur les adjuvants à base de sels d’aluminium, poursuite de l’évaluation du vaccin contre le cancer du col, mais vaccin obligatoire contre la rougeole : le groupe d’études de l’Assemblée sur la vaccination a présenté mardi ses recommandations sur plusieurs points controversés.
On doit se poser des questions, mais on ne peut pas faire un amalgame anti-vaccination, a prévenu son président, Olivier Jardé (NC, Somme).
La première recommandation du groupe est d’ailleurs d’engager une réflexion sur les vaccins à rendre obligatoires. Créé il y a un an, après des décès consécutifs à l’épidémie de rougeole qui sévit en France, le groupe d’études recommande en particulier de rendre obligatoire le vaccin ROR (rougeole, oreillons et rubéole), aujourd’hui seulement recommandé.
Depuis le 1er janvier 2008, plus de 22.000 cas de rougeole ont été déclarés en France, et six décès ont été enregistrés l’année dernière.
Les gens pensent que quand ce n’est pas obligatoire, ce n’est pas important, a expliqué Edwige Antier (UMP, Paris), vice-présidente du groupe d’études.
Pour la pédiatre, il est important que la population comprenne que le calendrier vaccinal a été pesé, mûrement réfléchi. Ma liberté personnelle s’arrête peut-être là où commence la protection de mon enfant, a-t-elle encore dit.
Le groupe d’études recommande également de faire signer une décharge de responsabilité aux patients qui refusent un vaccin recommandé.
Principe de précaution
Sur la question très polémique des nombreux vaccins contenant des adjuvants à base d’alumine (hydroxyde d’aluminium, boosteur d’immunité), les députés se sont déclarés ébranlés par la démonstration que l’alumine ne reste pas dans le muscle, au point d’injection du vaccin, mais peut migrer au niveau cérébral. Ils restent en revanche réservés quant à son éventuelle toxicité.
En application du principe de précaution, ils ont recommandé un moratoire sur l’alumine, préconisant d’encourager la recherche de nouveaux adjuvants.
L’Association d’entraide aux malades atteints de myofasciite à macrophages (AE3M), une maladie inflammatoire, a souhaité, dans un communiqué, que la recommandation soit mise en oeuvre au plus vite. L’association souligne que le phosphate de calcium est une alternative immédiatement disponible à l’aluminium.
Le groupe d’études recommande également que la présence ou l’absence d’hydroxyde d’aluminium soit clairement indiquée sur l’emballage des vaccins.
C’est un signal très fort aux laboratoires, a estimé Mme Antier.
Deux membres du groupe ont ajouté leurs observations aux recommandations, Gérard Bapt (PS) proposant que pour chaque vaccin obligatoire, une version sans aluminium soit disponible, et Anny Poursinoff (EELV) se déclarant plutôt favorable à une interdiction qu’à un moratoire.
Autre sujet de controverse, la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV), responsables de cancers du col de l’utérus, recommandée par les pouvoirs publics, mais contestée par certains médecins à la fois sur son efficacité et ses possibles effets indésirables.
Le groupe d’études recommande de conduire une recherche approfondie sur l’efficacité et les effets du vaccin, avec la publication d’un rapport annuel sur les bénéfices-risques.
On veut que l’Afssaps (agence du médicament) soit sous pression, a expliqué Mme Antier.
Selon un tout récent sondage pour le compte de l’industrie pharmaceutique, un quart des Français ferait tout à fait confiance aux vaccins et 58% plutôt confiance.
M. Jardé a jugé difficile d’évaluer la proportion de la population qui refuse la vaccination. Ce n’est pas un courant négligeable, a-t-il cependant relevé.
(©AFP / 13 mars 2012 17h31)
AFP : Assemblée: le groupe d’études sur la vaccination pour un moratoire sur l’alumine
Assemblée: le groupe d’études sur la vaccination pour un moratoire sur l’alumine
PARIS – Le groupe d’études de l’Assemblée nationale sur la vaccination a recommandé mardi, en application du principe de précaution, un moratoire sur l’alumine, utilisé comme adjuvant dans un certain nombre de vaccins.
Le groupe d’études, présidé par Olivier Jardé (NC, Somme), a par ailleurs préconisé de rendre obligatoire le vaccin ROR, qui protège contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, au regard des récentes épidémies de rougeole qui ont entraîné plusieurs décès en France ces derniers temps.
En ce qui concerne l’alumine, ou sel d’aluminium, montré du doigt depuis plusieurs années par les militants anti-vaccination, le groupe d’études a jugé qu’il n’était pas d’actualité de supprimer les vaccins qui en contiennent, a indiqué à la presse M. Jardé, certains n’ayant pas aujourd’hui d’alternative. Mais il a jugé nécessaire un moratoire sans fixer de date-butoir.
Les examens actuels, comme l’IRM, nous montrent que l’alumine ne reste pas dans le muscle (au point d’injection du vaccin, ndlr), mais peut migrer au niveau cérébral, a poursuivi M. Jardé.
Le groupe d’études a également recommandé que la présence ou l’absence d’hydroxyde d’aluminium soit clairement indiquée sur l’emballage des vaccins.
Deux membres du groupe ont ajouté leurs observations aux recommandations, Gérard Bapt (PS) proposant que pour chaque vaccin obligatoire, une version sans aluminium soit disponible, et Anny Poursinoff (Europe Ecologie-Les Verts) se déclarant plutôt favorable à une interdiction qu’à un moratoire.
(©AFP / 13 mars 2012 14h38)