Olivier Jardé, Député Nouveau Centre, membre du groupe de travail parlementaire chargé de l’évaluation des lois bioéthiques a pris connaissance de la proposition du groupe de travail du Sénat de légiférer sur la gestation pour autrui en France et se montre réticent à son égard.
Même si les conditions d’éligibilité des personnes concernées, dans le cadre d’une telle gestation, proposées par ce groupe de travail sénatorial restent louables, ces dernières ne prennent pas en compte toutes les conséquences qu’engendrerait une telle mesure. Il y a lieu de prendre en considération à la fois les effets pour la mère porteuse et ceux relatifs à la famille d’accueil, si cette disposition venait à être adoptée.
Une telle réforme risque de conduire à des déviances comme le trafic d’ovules et à des situations juridiquement inextricables. La question de l’environnement du fœtus dans sa phase de croissance ou encore la protection d’une éventuelle exploitation de la mère porteuse sont autant de considérations à ne pas prendre à la légère.
Autre effet, cette procédure de gestation serait de nature à entraîner des conséquences également psychologiques importantes si la mère porteuse venait à dénoncer l’accord initial et souhaitait garder l’enfant qu’elle aurait senti évoluer tout au long de sa grossesse, tissant un lien maternel réel.
Olivier Jardé, agrégé de droit de la santé, souligne que « l’exemple de dire qu’il n’y a pas d’imprégnation de la mère porteuse sur le fœtus, via le liquide amniotique, est absurde ». Il considère également que « la vie ne commence pas à la naissance mais débute dans les semaines qui suivent la conception ».
Olivier Jardé se montrera attentif et vigilant quant aux avancées des travaux sur les lois bioéthiques de 2004 qui débuteront à l’Assemblée nationale, dès la reprise de la session ordinaire d’octobre prochain.