La récente venue à Amiens (le 14 mars dernier) du maire de Dijon est intéressante.
Monsieur Rebsamen aurait pu partager son expérience et prendre quelques idées ici… Mais cela était difficile. Alors, il est venu en «futur ministre de la sécurité du déjà-président Hollande». Mobilisant tous les militants possibles, les édiles socialistes pensaient démontrer leur compétence et leur intérêt -enfin!- sur la sécurité.
Las, comme le décrit le Courrier Picard du 16 mars, Monsieur Rebsamen, qui a déjà visité de nombreuses villes de France, exprime sa «surprise» devant des «chiffres impressionnants». Face à ce triste constat, le Maire d’Amiens, comme le montre la photo du journal, se contente de… baisser la tête, comme le mauvais élève réprimandé pour sa nonchalance.
Et cela est particulièrement négatif. La sécurité est la première des libertés. L’insécurité crée de nombreuses inégalités en frappant, d’abord, les plus modestes. Travailler sur la sécurité est ainsi le premier devoir d’un élu crédible. Attendre la chance ou le seul recours de l’Etat est donc irresponsable. Et les chiffres 2011 de l’arrondissement d’Amiens apportent quelques éclairages importants :
- Les atteintes aux biens et les escroqueries constatées sont au niveau de la moyenne nationale, mais les atteintes volontaires à l’intégrité physique y sont plus nombreuses : 8,3 contre 7,6 pour mille habitants. Plus inquiétant encore : ce sont presque toutes les catégories qui font apparaitre de mauvaises tendances (agressions sexuelles, coups et blessures, etc…).
- Malgré de fortes baisses d’actes d’atteintes aux biens depuis 2006, on assiste à une remontée depuis 2010 (+ 4 % en 2011), principalement du fait de l’augmentation des vols (Vol de véhicules + 5,7 %, cambriolages + 15,1 %). A noter que les vols avec violence augmentent de 8,5 %, ce qui est une triste particularité locale.
- Les tendances sociologiques de fond montrent sur plusieurs années une progression continue des violences sexuelles. Celles-ci progressent de 23,5 % de 2010 à 2011. Comment ne pas s’inquiéter pour nos jeunes et ne pas confronter cette évolution à nos propositions éducatives ?
Enfin, nous retiendrons donc, que la violence est la caractéristique de la délinquance dans notre département. Face à une société de plus en plus dure, nous considérons que, ni l’excès, ni la naïveté ne doivent guider les élus. En traitant de la sécurité, nous traitons surtout de l’éducation, de l’égalité, de la liberté et de l’attractivité de notre territoire. Accuser l’Etat n’est jamais la solution. Pour lutter contre l’insécurité, nous sommes tous concernés, et tous responsables devant nos concitoyens.
Jean-Yves BOURGOIS
Merci pour ce communiqué fort intéréssant. Cependant, il faut être conscient et ne pas se voiler la face. La baisse des effectifs de la Police Nationale n’arrange rien. Prenons le cas précis du poste de Salouël qui ne peut pas toujours ouvrir aux heures indiquées par manque de personnel. Qui ne possède pas de véhicule d’intervention ! Bien sûr, certains réflexes doivent être automatiques : relever l’immatriculation des véhicules suspects, la marque et la couleur de ce même véhicule, ne pas ouvrir à n’importe qui…. etc……
Bonsoir,
D’abord, je tiens à vous remercier d’avoir pris le temps d’intervenir dans cette discussion.
Il est évident que chaque problème peut être mieux réglé avec plus de moyens, le problème est »comment trouver ces moyens »?
Notre pays a atteint les limites de l’endettement donc la solution ne peut venir de là. Je pense qu’il faudra réfléchir à une sous traitance de certaines tâches de police à des services de surveillance ou des personnels administratifs en attendant de repenser la répartition des tâches entre police de sécurité et police de proximité…
Bien cordialement,
Votre dévoué,
Olivier Jardé