Le mercredi 29 février, la BCE(1) a ouvert ses guichets pour proposer, sans limite, aux banques européennes des prêts sur 3 ans à 1%. Lors de la précédente opération le 22 décembre dernier, 523 banques avaient ainsi emprunté 489 Milliards d’€.
Cette distribution, aux limites des statuts de la BCE a, certes, permis de soulager les Banques qui ont retrouvé une trésorerie abondante et, de surcroît, la possibilité de racheter des dettes souveraines aux Etats en difficulté.
Je constate avec satisfaction que, dans l’urgence, la BCE ne se cache pas derrières les arguments juridiques, pour faire face à l’essentiel.
En revanche, je ne peux que m’interroger sur les risques d’inflation et surtout d’explosion des dettes qu’un tel système peut engendrer.
Même peu onéreux (voire très avantageux), ces prêts devront être remboursés ! Pour ce faire, il faudra que les banques qui ont emprunté soient toujours sur le marché et surtout qu’elles-mêmes aient été remboursées par les particuliers, les entreprises et les Etats auxquels elles ont prêté. Dans le cas inverse, c’est la BCE qui subira les pertes et, in fine, les Etats qui devront la recapitaliser.
Opportune aujourd’hui, l’action déterminante de la BCE doit être contrôlée afin de ne pas créer un problème pire que le mal qu’elle soigne. Hélas pour nous tous, il n’existe pas de remède indolore à la crise de nos imprévoyances. Aussi amère soit-elle, la pilule de la rigueur, qu’il nous faudra avaler, nous remémorera la morale du corbeau et du renard : « cette leçon vaut bien un fromage sans doute »…
[1] Banque Centrale Européenne