Une folie de les aider ? Une simple solidarité ? Notre propre sécurité ?
L’aide à la Grèce représente pour la France 50 Milliards d’euros annonce la presse du 22 février. N’est-ce pas une folie pour notre pays déjà sur endetté ? Pourtant, j’ai voté cette aide. Pourquoi ?
D’abord, parce qu’il ne s’agit pas de 50 Milliards qu’il faudrait emprunter pour donner aux Grecs, mais d’un droit de tirage qui sera utilisé par le Fonds Européen de Stabilité au fur et à mesure de ses propres besoins. Ensuite, parce qu’une large partie de ces 50 milliards va servir à payer les dettes grecques, c’est-à-dire nous-mêmes !
Il y a aussi une part de solidarité dans mon vote. Bien sûr, je sais combien les Grecs ont abusé des facilités accordées par l’Europe et je sais bien que tout n’est pas la faute des banquiers, des politiciens ou des patrons voyous. Ceux qui ont été massivement embauchés dans la fonction publique à des salaires invraisemblables se doutaient bien qu’un jour ou l’autre il faudrait payer la note !
Mais n’avons-nous pas la même situation en France ? Les Français pouvaient-ils croire que fixer la retraite à 60 ans sans moyens nouveaux pour la financer, était une solution viable ? Bien sûr que non et dès l’origine, des rapports alarmistes le démontraient.
De même, pour les 35 heures, pas financées du tout à l’hôpital, dans la fonction publique d’Etat et les collectivités territoriales !
Mais par delà ces similitudes, ce que j’ai vite compris c’est que la chute de l’Etat grec produirait un effet de contagion en Irlande, au Portugal, en Espagne, en Italie et finirait par nous atteindre. Si la confiance en l’euro était atteinte, les prêteurs ne prêteraient plus et nous ne pourrions même plus payer nos fonctionnaires à partir du mois d’octobre 2012.
Le problème grec est notre problème commun. Il faut, en revanche, que les Grecs fassent, comme les autres, des sacrifices à la hauteur de leur négligence. La solidarité, ici aussi, ne saurait être l’assistanat.
Chaque peuple démocratique est totalement responsable de ce que font ses gouvernants. S’il croit aux promesses démagogiques, il finit, un jour ou l’autre par en payer le prix.
C’est vrai pour les Grecs, les Européens comme pour les Amiénois !
Situation grecque : tableaux et graphiques produits par la Commission Européenne