Le système éducatif finlandais… (Etude d’une journaliste anglaise)

François Fillon avait parlé d’un état « en faillite » et la suite lui a, en partie, donné raison. Notre système scolaire est également à bout de souffle. Ses résultats sont plus que médiocres, son coût prohibitif, ses méthodes archaïques, son immobilisme étonnant, sa politisation surprenante dans un domaine où, plus qu’ailleurs, la neutralité du servie public devrait s’imposer! Il nous faut lucidement regarder ce qui marche ailleurs.

Le système scolaire finlandais est, selon les analyses internationales le plus performant du monde.

La Finlande est aussi un des pays avec le niveau de vie le plus élevé.

Après la grave récession économique des années 90, le gouvernement a décidé de dédier des fonds importants à l’éducation, à la recherche et à la technologie.

Résultat : en moins de 10 ans, la Finlande est passée dans les meilleures places du classement des pays en termes de bien-être et de richesse.

Comment ?

En Finlande, un adolescent termine ses 8 premières années d’école avec d’excellentes moyennes, parle l’anglais couramment et lit un livre par semaine !

Voici la journée d’un jeune Finnois : Saili, il a 15 ans.

07:45 – Saili attend le bus urbain qui le laissera devant la porte de l’école (il n’y a pas de ramassage scolaire). Le bus passe toutes les 5 minutes.

Les jeunes Finnois sont habitués dès le plus jeune âge à être indépendants. Très peu d’entre eux sont conduits à l’école en voiture, par leurs parents. Le billet de bus est subventionné par la ville. Conformément à la loi, aucun élève ne peut habiter à plus de 5 km d’une école. Vues de l’extérieur, les écoles ont des allures spartiates. Mais on n’y voit aucun mégot de cigarette, ni de papier au sol, pas, non plus, de tag sur les murs ! Idem à l’intérieur, où tout semble neuf : les pupitres ne sont ni couverts de graffitis, ni dégradés.

9:15 – Les cours durent 45 minutes. Les matières principales sont : le finnois, les maths et l’anglais. 75% des matières sont communes à toutes les écoles du pays. Le reste des 25% est choisi par l’école, en accord avec les professeurs, les parents et les élèves. Les cours sont brefs, intenses et la participation des élèves importante.

L’école est publique et gratuite.

Dans les salles de cours, il y a des écrans plasma géants avec TV en circuit fermé, air conditionné, un ordinateur pour 2 élèves.

Pour les travaux manuels : cuisine équipée, une douzaine de machines à coudre, des appareils de soudure, des outils de menuiserie.

Pour l’éducation physique : des skis à disposition, un gymnase couvert.

Pour les activités artistiques : un auditorium.

12:00 – Repas (30 minutes) dans la cafétéria en self-service avec des plats chauds, nourrissants et équilibrés (beaucoup de fruits et légumes). De l’eau et du lait comme boissons.

Le coût des repas est  à la charge de la municipalité de chaque ville. Si les élèves doivent rester l’après-midi à l’école, ils ont un goûter.

16:05 – Retour à la maison. Saili joue au hockey (sport national) avec son petit frère. Le soir, Saili et son frère qui ont eu des cours de cuisine à l’école, préparent le dîner pour leurs parents.

18:30 – Diner et ensuite sauna (3 fois par semaine) : ce sont des moments où la famille est réunie. On parle des projets des enfants, leurs désirs, leurs progrès, leurs besoins…

20h15 – Les devoirs ! Les enfants ont beaucoup de devoirs, mais Saili les finit en une heure à deux heures pour pouvoir aller au lit et lire Harry Potter en anglais.

L’éducation d’un enfant coûte à l’Etat 200 000€ depuis la maternelle jusqu’à sa sortie de l’université. Les étudiants paient seulement les livres et leur nourriture (2,50€ au Resto Universitaire).

Les élèves respectent leurs profs et la politesse est de rigueur à l’école. Ils n’ont pas d’uniforme, mais ils sont toujours habillés simplement et correctement, les cheveux soignés.

Qu’il s’agisse d’une école à Helsinki, ou au-delà du Cercle Polaire, le niveau est le même. Le système scolaire n’est pas élitiste et n’a pas pour objectif de produire des génies, mais d’atteindre un niveau général moyen, le meilleur possible.

Les devoirs sont sacrés. Tricher est très mal vu, y compris par les autres élèves.

Il est inconcevable d’avoir une antisèche à un examen. Celui qui le ferait se verrait isolé des autres élèves.

Il n’y a pas de redoublants, bien qu’il n’y ait qu’une seule opportunité de passer un examen, « pour la simple raison que la vie aussi ne se vit qu’une fois ». On étudie jusqu’à obtention du résultat.

La journée de travail de Saili est intense, de 8h à 15h. Une des récréations se passe obligatoirement dehors, à l’air libre. Dans les cours, on privilégie le raisonnement critique au par cœur.

Il y a beaucoup de cours parascolaires : danse de salon, théâtre, coiffure, arts martiaux, hockey-sur-glace, ski, gastronomie, secourisme, menuiserie, mécanique, musique. Les enfants jouent du violon, guitare électrique, ou autre instrument de leur choix.

Saili n’a pas encore décidé de ce qu’il fera plus tard… Chimie, médecine, école vétérinaire, ou encore création de jeux-vidéos… ?

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