L’impossible cohabitation

La politique de « café du commerce » évoque avec beaucoup de sous-entendus qu’on pourrait aller vers une nouvelle cohabitation : le Président Sarkozy gagnant la présidentielle et la gauche les législatives.

En politique, tout peut arriver ! Il faudrait cependant que les français aient un comportement étrange pour, en pleine crise, choisir le pire des systèmes de gouvernement.

Si l’actuel Président l’emporte, c’est qu’il a convaincu les Français qu’il était le mieux placé pour sauver l’essentiel et redonner force et dynamisme à la France. Pour y parvenir, il lui faut l’adhésion majoritaire du pays qui lui a tant fait défaut durant ce quinquennat et la plénitude des pouvoirs que sa fonction lui donne.

Au contraire, si le candidat de gauche devait l’emporter c’est que les Français, dans leur majorité, pensent que seul un Président nouveau peut imposer les changements profonds que la crise impose.

Dans les deux cas, la cohabitation, qui donne à l’Assemblée nationale et au Premier ministre l’essentiel des pouvoirs, aboutirait à une paralysie dans le domaine clé de la politique étrangère qui, en période de cohabitation, mêle subtilement les compétences du Président, du Premier ministre et de l’Assemblée nationale.

Qui, par exemple, parlerait pour la France face à Madame Merkel ?

Qui représenterait la France au G 20?

Si c’est le Président, comment ferait-il adopter ses engagements par une majorité hostile?

Si c’est le Premier ministre, on bouleverserait la Constitution, créant une crise supplémentaire obligeant peut-être le Président à dissoudre l’Assemblée nationale pour revenir à une logique efficace.

Certes, je le répète, tout est possible. Mais les enjeux sont tels qu’il ne faut pas jouer au plus fin. Pour ma part je souhaite que le Président ait une majorité pour faire face courageusement à la crise.

Pour cela, il faut une campagne électorale de propositions claires et budgétées, de cohérences affirmées, de courage assumé pour que l’espérance future ne soit pas bâtie sur des démagogies fragiles ou des promesses en forme d’illusions.

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