Mélenchon est-il un benêt ?

On a tant vanté son talent, que son abattement surprend !

Le voilà capable de faire disparaître le parti communiste dans sa manche, d’imposer dans les médias et les sondages un improbable « Front de Gauche », de tonner et gronder comme feu Marchais, de faire avaler à des gogos ébahis le SMIC à 1700€ sans que le coût de la vie n’augmente, la régularisation automatique des sans papier, le retour immédiat aux 35H et à la retraite à 60 ans pour tous, le remboursement de 100% des frais de santé, le blocage des loyers, et le tout, simplement en faisant payer les riches, l’Europe, les entreprises et jamais les citoyens !

Et il s’est quand même trouvé  plus de 11% d’électeurs pour approuver ce programme !

Il est vrai qu’à la fin, utopie pour utopie, il a perdu ses troupes attirées par les promesses moins mirifiques mais plus majoritaires de François Hollande.

Ce que je ne comprends pas c’est comment il a accepté de soutenir Hollande sans rien demander en échange ? Les verts, plus malins, ont négocié, avan,t places et programme avant de laisser Joly se désagréger en campagne . Mélenchon serait-il un benêt ?

A ce poker menteur, qui va l’emporter ? Dans quelles manches sont les cartes dissimulées ? Qui va renverser la table ?

Chacun a compris qu’il n’y avait rien à négocier tant les propositions des uns et des autres sont incompatibles sur la maîtrise des déficits, sur l’Europe et même sur la sixième République, chère à Mélenchon.

Est-ce à dire que les électeurs qui ont voté Mélenchon ont voté pour RIEN ?

Ou bien, est-ce que la négociation serait moins sur le programme, catalogue de promesses qui, en tout état de cause, ne seront pas tenues, que sur les sièges aux législatives ?

Pourquoi les verts négocieraient-ils 60 sièges et Mélenchon avec 5 fois plus de voix, rien ?

Depuis dimanche, il réclame un accord avec le PS pour les législatives afin d’éviter, dit il, d’avoir à choisir dans un second tour entre un UMP et un Front National.

C’est un cas de figure très intéressant.

En fait, Jean Luc  Mélenchon menace de présenter partout ses candidats si le PS ne lui offre pas des places garanties. S’il le faisait, avec une abstention plus forte, les voix de gauche dispersées pourraient ne pas atteindre les 12,5% des inscrits, nécessaires pour participer au second tour, laissant en place le FN et la majorité présidentielle.

Mélenchon ne veut pas de négociations autour du tapis vert mais un rapport de force au grand jour : il a un pied dans l’opposition. Pour François Hollande, céder à ce chantage est dangereux. Soit il accepte l’épreuve de force et se coupe du vote protestataire qui a fait son élection, soit il prend le risque d’une cohabitation interne avec une majorité présidentielle où le PS ne serait pas majoritaire.

L’hypothèse de l’épreuve de force est la plus dangereuse : elle se finira dans la rue où des électeurs bernés deviendront des manifestants enragés. Lorsque Jean Luc Mélenchon annonce « qu’il ira chercher avec des fourches le rétablissement de la retraite à 60 ans pour tous » , ce ne sont pas propositions de tribun enivré par la tribune, mais bien une stratégie politique contre un « adversaire allié » qu’il sait mou, indécis, réticent à l’épreuve de force.

NON, je ne crois pas que M. Mélenchon soit un benêt : ses troupes moins nombreuses mais plus déterminées, veulent montrer que les urnes n’ont pas toujours le dernier mot. Il sait aussi que sur ce chemin, on s’éloigne vite des voies démocratiques.

1 réflexion sur « Mélenchon est-il un benêt ? »

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