Si, comme François Hollande, mon projet politique se bornait à « ré-enchanter » le rêve d’Amiens pour ensuite transformer en cauchemar quelques promesses démagogiques, ce projet-là serait vite fait : les objectifs d’emplois, de sécurité, de logements, de transport, de proximité, de solidarité, de réussite scolaire, culturelle et sportive trouveraient par enchantement les moyens adéquats et l’on pourrait rêver à nouveau d’être fiers d’Amiens !
Mais mon projet, et surtout le programme qui l’accomplira, ne sont pas pour aujourd’hui, car il me semble essentiel pour convaincre et réussir d’engager une autre méthode.
Ma méthode
- Ecouter, solliciter les expertises et les analyses, réfléchir longuement pour définir des priorités (parce que choisir c’est renoncer) pour bien comprendre les enjeux et les possibles.
- Diagnostiquer, c’est-à-dire faire émerger les deux ou trois problèmes principaux dont tout dépend et sans lesquels rien d’essentiel ne sera accompli.
- Prescrire par un programme d’actions concrètes, compréhensibles par tous afin que chacun tire dans la même direction.
Ecouter-Analyser L’EMPLOI
Depuis des mois, bien avant l’élection législative de juin 2012, j’ai écouté mes concitoyens amiénois, des chefs d’entreprise, des fonctionnaires de tous grades et toutes expertises, des commerçants, des entreprises de service… Tous font le même constat : l’Emploi est le principal problème d’Amiens et, non seulement il va mal, mais de plus, il s’aggrave !
Dans une France qui se porte mal, dans une Picardie plus atteinte encore, Amiens Métropole avec 12,5% de sa population au chômage, s’asphyxie ! Encore ne compte-t-on pas les milliers d’Amiénois qui sont contraints d’aller travailler à Paris ou Lille au détriment d’une vie normale !
MAIS
– Pourquoi sommes-nous plus frappés que les autres ?
– Pourquoi notre solde migratoire est-il négatif, c’est-à-dire que les amiénois qui quittent la ville sont plus nombreux que les personnes d’ailleurs qui souhaitent s’y installer ?
– Pourquoi les entreprises ne viennent-elles pas dans ce merveilleux espace si souvent vanté entre Paris et Lille, admirablement desservi par les autoroutes et le rail et pire, pourquoi le quittent-elles à un rythme de plus en plus soutenu ?
– Pourquoi notre Université, nos Grandes Ecoles n’ont-elles pas la notoriété que mériterait notre engagement financier ?
– Pourquoi peinons-nous toujours et depuis si longtemps, à afficher une réussite scolaire que, depuis toujours, nous déclarons prioritaire ?
Le Diagnostic
Mon diagnostic est que la ville a perdu son attractivité.
Hier encore, en dépit des problèmes, nous étions « fiers d’être Amiénois » et sur les murs des couloirs du métro parisien nous n’avions pas honte d’afficher une superbe photo de notre ville avec en légende « AMIENS ou AMSTERDAM ? »
Hier encore, nous ouvrions de nouvelles zones d’activité et d’emploi qui s’appelaient : Vallée des Vignes – Pôle logistique – Boréalia -Technopole Gare la Vallée.
Hier encore, nous étions une des premières villes de France à créer un réseau public à très haut débit et 4000 emplois à la clé notamment dans les Centres d’appels. Aujourd’hui on parle d’Abbeville et de St. Quentin ou de l’Oise, plus d’Amiens !
Hier encore, étaient créés l’ESIEE, l’ISAM à Sup de Co en partenariat avec l’Université. La gauche les abandonne peu à peu…
Hier encore, Amiens était consacrée « Académie Numérique » et ville expérimentale pour l’accompagnement à la scolarité.
Hier encore, la presse nationale jugeait que nous étions la ville la mieux gérée de France par notre modération fiscale et le choix que nous avions fait de fusionner les services de la ville et de la Métropole avec de fortes économies à la clé.
Hier encore, notre « Politique de la ville » avec les transformations lourdes engagées au Pigeonnier était citée en exemple.
Hier encore, notre politique culturelle rayonnait et même nos exploits sur les stades ou les patinoires assuraient notre renommée.
Il ne s’agit pas de nostalgie mais du constat amer que :
– Lorsqu’on ne parle plus d’Amiens que pour les voitures qui brûlent dans le quartier Nord ou les pneus qui flambent dans la zone industrielle, nous sommes amers.
– Lorsque nous en sommes réduits à remercier le Gouvernement de nous donner comme image d’attractivité » une zone prioritaire de sécurité », nous sommes mal à l’aise !
– Lorsqu’aucune imagination politique ne laisse entrevoir une issue favorable à l’étranglement qui nous menace avec un Grand Paris qui s’étend et se renforce pour aspirer nos meilleures forces et un Grand Lille qui tente d’en faire autant au Nord, sans que RIEN ne soit entrepris pour faire vivre le « Grand Amiens » et nous donner la taille suffisante… Nous avons peur !
– Lorsqu’aucune vision de développement économique n’apparaît : abandon des zones d’activités, des Centres d’appels, du réseau Haut débit … Nous avons du mal à espérer.
– Lorsque les impôts augmentent et doivent encore augmenter de manière massive pour payer un mythique tramway, assommant la compétitivité des entreprises et le pouvoir d’achat des ménages… Nous désespérons !
– Lorsque notre enseignement supérieur peine malgré nos efforts, nous ne comprenons pas !
– Lorsqu’une idéologie inappropriée sanctionne la voiture qui assure 58% des transports urbains au profit du vélo 2% aboutissant à compliquer l’usage de l’automobile dans une ville qui devrait en faire un de ses attraits pour tous les écoeurés de la circulation en région parisienne, nous sommes en colère !
– Lorsque la ville apparaît peu entretenue, parfois sale, chaussées et trottoirs non refaits à temps, espaces fleuris mal traités malgré l’effort des services, nous voulons que ça change !
– Lorsque les promesses démagogiques aboutissent à la révolte des quartiers et qu’une idéologie démagogique et inconsciente refuse de voir monter l’insécurité et rejette les moyens d’y pallier comme la vidéo sécurité, nous nous engageons dans ce changement !
Alors le diagnostic est simple : notre mal est profond car dans ce monde moderne médiatisé, il touche l’attractivité dont dépend la réputation et la notoriété.
Qu’elle s’effrite ou s’effondre et tout s’étiole : de la démographie à l’emploi, du cadre de vie à la fierté d’y vivre.
La « côte » d’un territoire se perd vite. La retrouver est œuvre de longue haleine d’autant qu’elle relève autant du ressenti que des faits. Pour la reconquérir il faut toucher les esprits par des mesures rapides, l’imagination par des politiques innovantes, le cœur par l’élan donné et l’espoir retrouvé.
A suivre…
Bravo, un sans faute selon moi.
En particulier il ne faut pas braquer les services technique qui constituent un relais puissant et d’avance exaspéré par l’actuelle majorité. A ce titre l’incise « malgré les efforts des services techniques » concernant le fleurissement, est très bienvenue.
Encore bravo.
JMT
Soyons fier d’Amiens !!
Les médias font beaucoup de mal car il ne parle que des cotés négatifs !
Alors faisons savoir qu’Amiens c’est une ville humainement riche et faisons bouger les choses !!
Séduisons la France et le Monde !!!!!!!!!!!!!!!!!