Les réunions de concertation initiées par Amiens-métropole ont démarré hier soir au Gaumont, où j’étais présent. Je vais démontrer ici que le projet de tramway, voulu par la majorité municipale, est hors de portée de nos finances actuelles et ne peut se réaliser qu’au prix d’un effort fiscal sans précédent payé par les entreprises et par les ménages. Mon projet fait de la lutte contre le chômage sa priorité et diffère la réalisation d’un tel investissement.
Mais pourquoi se pose cette question d’un tramway maintenant ?
Le ministre des transports qui vient de faire une visite à Amiens a donné, en public, deux indications très précieuses :
- L’enveloppe transport prévue par le gouvernement pour subventionner les collectivités locales souhaitant améliorer les transports collectifs ne sera que de 400 Millions d’€. Elle ira en priorité aux villes moyennes. Amiens, en dépit des souhaits de son maire est une capitale régionale de 182 000 habitants et non une ville moyenne de 50 000 h.
- La priorité du Ministre et sa préférence vont aux bus à haut niveau de service avant les tramways !
C’est aussi ma préférence : le bus à haut niveau de service dispose d’un site propre, c’est-à-dire, d’une voie réservée et d’une priorité aux feux qui lui permettent de circuler rapidement, comme un tramway, mais avec l’avantage de n’être pas lié à des rails qui l’empêchent de s’adapter au trafic.
Les services du Grand Amiénois viennent de réaliser une étude d’actualisation du plan de Déplacements Urbains (PDU).
J’en ai tiré les deux tableaux ci-dessous qui doivent nous faire réfléchir :
Le premier (enquête transport) compare les nombres de déplacements par jour et par personne dans Amiens Métropole et une moyenne de territoires de taille similaire.
- Pour Amiens Métropole, la voiture représente 56,31% des déplacements, le bus 6%, le vélo 1,8% et la marche 33%
- Sur les territoires similaires, la voiture représente 61% des déplacements, les transports collectifs, 3,3% et le vélo, 1,2%
Conclusion : Les transports collectifs sont très minoritaires. Pour des raisons évidentes de commodités, les personnes qui vivent dans des villes de la taille d’Amiens préfèrent la voiture et n’y renoncent que par des contraintes règlementaires ou financières.
Lui consacrer 200 Millions d’€ apparaît, en temps de crise, disproportionné au faible nombre d’usagers concernés .
Le second tableau, ci-dessous, est très intéressant aussi. Il montre, sur 40 ans (1970-2010), l’évolution des parts respectives de la voiture, du bus, du vélo et de la marche à pied.
En dépit des voies cyclables et vélo services, la part du vélo n’a pas rattrapé son niveau de 3% en 1980 et remonte lentement vers 2%.
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Les transports urbains, pourtant de plus en plus onéreux, rebaissent à 7% après avoir péniblement atteint 8% dans les années 90.
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La voiture, si décriée et tant combattue à Amiens, voit sa part maintenue à plus de 50%.
Conclusion : Si Amiens n’est pas une ville moyenne, elle n’est pas non plus une ville surpeuplée. Au contraire, sa superficie (celle de Lyon), comparée à sa population, lui permet de faire cohabiter harmonieusement les différents modes de transport sans que la volonté politique, je dirais idéologique, imagine des contraintes pour forcer les uns à renoncer à la voiture et inciter les autres à prendre le tramway au prix d’investissements démentiels mettant en risque son développement même.
Pour être objectif il faudra sortir les chiffres du coût pour la collectivité de la voiture : les milliers de km de goudron a entretenir, à saler quand il neige, les milliards d’euros d’importation de produit pétrolier.
Si on ne dépense rien pour les transports publiques les gens vont payer leur voiture et se plaindre dés que le pétrole augmente (ce qu’il fera forcement).
Calculez le coût de fonctionnement par personne transporté !
Le tramway sera gagnant.
L’argent dépensé n’ira pas au qatar en arabie saoudite ou mais en France à Alstom, a des employés français qui feront tourner tout ça.
Ne vous limitez pas la vue a ces quelques chiffres, creusez autour.
Cordialement,
Loin de coûter la voiture rapporte à l’état!
Le prix de l’essence comprend plus de 50% de taxes et nourrit largement le budget.
Les autoroutes amorties, vendues, privatisées rapportent péages ou impôts des concessionnaires
L’industrie automobile et ses sous traitants sont, de loin, le premier employeur de France après l’Etat.
Les parkings payants, les assurances sont encore des ressources directes ou indirectes, à comparer avec les déficits des trains, bus et autres tramways.
Mais ce qu’il faut ce n’est pas être anti-voiture comme les verts ou anti-tramways : la taille de la ville, les flux de transports doivent guider un arbitrage juste : il est aussi stupide de vouloir un tramway au Sahara qu’interdire le métro a New York !
Pour moi, je souhaite différer le tramway jusqu’au moment où le besoin s’en fera sentir pour plus des 4% actuels des transports et que le retour à l’emploi, ma priorité, sera atteint.
Heureux de ce dialogue, je reste à votre disposition,
Bien cordialement
Olivier Jardé
La fermeture d’une centrale nucléaire (Fessenheim) étant décidée, la réduction de la part de l’éléctricité d’origine nucléaire prévue et son remplacement pas encore réellement financé, la question de la capaicté de production en éléctricité du pays pourrait se poser rapidement. La mise en oeuvre de moyen de subtitution (éoliennes, panneaux solaires, centrales thermiques,…) pourrait prendre un temps important, d’autant plus important que nos moyens financier sont obérer par la crise de la dette. Notre consommation d’électricité allant croissant ( de l’ordre 3 à 4 % l’an de mémoire, à vérifier donc…), en promouvant des moyens de transport électriques nous allons au devant d’un effet ciseau redoutable. Cet hiver notre production électrique compte tenu du froid et de l’équipement croissant des ménage était limite au niveau national. Cela a peu de raisons de s’améliorer vu ce qui précéde. Cela serait un comble que le Tram ne puisse plus fonctionner en fin de journée lors des hivers par suite de l’insuffisance de la production électrique. Et si les ventes de véhicule démarrent, le problèmes n’en sera pas simplifié. L’aspect énergétique de l’installlation ne parait pas avoir été pris en compte par les promoteur du système. Je partage les avis sur le manque de souplesse d’un dispositif très onéreux par opposition à service de bus à haut niveau de service qui serait reconfigurable et générerait des retombées directes en terme d’emploi local ( plus de chauffeurs et de personnel d’entretien).
Cordialement
Bonjour Monsieur,
Je suis totalement d’accord avec votre position ! Mobilisons-nous pour éviter ce choix politique inconséquent !
Par ailleurs, il ne serait peut être pas idiot de regarder, comme le font bos voisins anglais, ce qu’il y aurait à faire avec l’essence de schiste.
Je vous remercie de cet échange.
Bien cordialement,
Olivier Jardé
Ce qui me rassure c’est qu’il n’y a qu’un seul commentaire qui va dans votre sens…
Heureusement que tout le monde ne réfléchi pas comme ça.
Demandez a quelqu’un qui vie dans une rue avec des trottoirs d’un mètre de caque coté, 2 lignes de stationnement de voitures, 2 voies de circulation et un bus au gazoil toutes les 5 minutes si il préfère ça où un tramway électrique en site propre.
Et demandez vous ce sera le plus facile à faire rouler dans 20 ans quand le pétrole aura doubler de prix (ou si vous aimez les essences de schistes, combien cela coûte en exploitation, destruction de terres, et traitements médicaux pour problèmes respiratoires) ?
Il faut arrêter de voir à cour terme, en 1850 quand toutes les lignes de chemins de fer ou tramway on étés construites vous auriez été là a dire qu’une route tiré par des chevaux est mieux ?
Le transport collectif est et sera toujours plus compétitif que le transport individuel, ceux qui font se choix sont a encourager et il faut leur proposer un transport efficace. Ceux qui font le choix de l’individualisme dans leur transport motorisé, doivent payer le vrai prix de leurs actes égoïste pour la société.